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Eugène Lemoine, jociste briochin, béatifié martyr de l’apostolat

Prière d’action de grâce pour Eugène Lemoine, jociste et briochin béatifié, martyr de l’apostolat

16 décembre / 18h30

A l’occasion de la messe de béatification de 50 religieux, séminaristes et fidèles laïcs morts en 1944 et 1945 en haine de la foi qui a eu lieu le 13 décembre 2025 en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une prière d’action de grâce sera célébrée le mardi 16 décembre 2025 à 18h30 en la cathédrale Saint-Etienne de Saint-Brieuc pour Eugène Lemoine, jociste et briochin béatifié, martyr de l’apostolat. L’eucharistie sera présidée par Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, et est ouverte à tous. L’occasion de faire mémoire en diocèse.

Un peu d’histoire : Le 4 octobre 1987, à Rome, en ouverture du synode des Évêques sur l’Apostolat des Laïcs, avait lieu la béatification de Marcel Callo, jociste de Rennes (1921-1945), mort en martyr au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche. A cette occasion, des voix multiples s’élevèrent à travers toute la France pour rappeler la mémoire d’autres « Marcel Callo », impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans l’aventure du STO (Service du Travail obligatoire), arrêtés pour « action catholique » et condamnés à des peines d’emprisonnement et de camp de concentration. Le 14 septembre 1988, en la fête de la Croix glorieuse du Seigneur, le Cardinal Decourtray, agissant comme Président de la Conférence des Évêques de France, rendait publique l’ouverture de la « Cause de béatification collective des Martyrs de l’Apostolat organisé au sein du STO ». Parmi les Martyrs, l’un est du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier : le Jociste Eugène Lemoine. [ En savoir plus ]

Biographie d’Eugène Lemoine, « un petit gars de Saint-Brieuc né en 1920 » : Son histoire va être brève, mais avec une extraordinaire densité humaine et chrétienne. A 14 ans, apprentissage de menuisier, puis compagnon. Très vite, il va entrer dans la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) naissante. Il connaît le Front Populaire de 1936. En juillet 1937, il est au Parc des Princes au milieu de 50000 autres jeunes travailleurs. En 1942, il devient Président de la JOC de son département. C’est l’Occupation. Plusieurs possibilités : entrer dans la Résistance ? Rejoindre la France Libre ? Mais, parce qu’il était jociste, ce petit menuisier, qui se voulait pleinement du monde ouvrier, va subir le STO en Allemagne. Assurément, il avait, le 14 mars 1943, dénoncé véhémentement ces mesures iniques de déportation. Pour le Christ, loin de se dérober à cette mesure, il s’est voulu solidaire des requis : « Pour moi, je pars accompagner les gars qui n’ont pas le choix. Je serai jociste au milieu d’eux ». Le voici à Wittenberg, la patrie de Luther. Tout de suite, il reprend sa vie militante. La JOC s’organise clandestinement. Le carnet de bord d’Eugène, rapporté par des camarades, va parler de merveilles et d’horreurs. Une première arrestation : Vous êtes manipulé par Suhard (cardinal-archevêque de Paris), vous êtes trop bon. Libération au bout de 21 jours. Épuisé, il raconte ce qu’il a vu et vécu. Malgré le décret qui interdit l’apostolat catholique en Allemagne, il persiste. Nouvelle arrestation. Camp de concentration de Zöschen. Travail abrutissant. Le voici dans un de ces effroyables « réviers » dont ont parlé les rescapés. Dysenterie généralisée. Absence de soins. Agonie solitaire. D’après les archives allemandes, il meurt le 8 février 1945.

Plaque de la rue Eugène Lemoine

Échos dans le diocèse de Saint-Brieuc : 

En 1987, la béatification de Marcel Callo provoqua à Saint-Brieuc la réunion d’anciens jocistes, dont le Père Pierre de Couëssin, qui fut aumônier national de la J.O.C. entre 1967 et 1973. Se réjouissant de cette béatification à laquelle certains d’entre eux participèrent en se rendant à Rome, ils évoquèrent alors ensemble le souvenir de leurs camarades Eugène Lemoine et Paul Léon, partis comme Marcel « pour être missionnaires dans la masse ». Eugène est mort déporté dans un contexte similaire. Paul, affaibli par le temps passé au camp de concentration, est mort à Saint-Brieuc quelques années plus tard.

En 1988, à l’annonce de l’ouverture de la cause de béatification collective des Martyrs, ce fut tout naturellement que l’abbé Pierre de Couëssin fut chargé par l’évêque de Saint-Brieuc, Mgr Kervennic, de préparer le dossier d’Eugène Lemoine. Pendant des années, il collecta des informations, rencontra des proches d’Eugène, en particulier sa sœur aînée, Angèle. Méticuleusement, il rassembla des témoignages de plusieurs anciens jocistes du diocèse, et de deux prêtres l’ayant connu. Il recueillit aussi quelques lettres envoyées d’Allemagne à sa mère et à des camarades restées en France ; mais surtout, la sœur d’Eugène lui confia son Journal de bord qu’il tint pendant la quasi-totalité de sa période allemande « libre », c’est-à-dire du 18 mars 1943 au 27 octobre 1944.

Après la phase active de la cause de béatification collective dans les années qui ont suivi la béatification de Marcel Callo en 1987, la cause connut une quinzaine d’années d’épreuves. Ce fut le Cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, qui la relança en 2008. A la suite de l’ouverture de la cause de béatification en 1988, fut fondé en Allemagne un « Cercle d’Initiative Martyrs Français » dont l’objectif était de soutenir le procès de béatification et de mieux faire connaître ces « Témoins pour le Christ et son Eglise« . Durant les J.M.J. à Cologne en 2005, le Cercle présenta une exposition bilingue accompagnée d’un livret-catalogue aussi bilingue sous le titre : « Persécutés et assassinés comme jeunes chrétiens : 51 martyrs français dans le Reich nazi« . L’exposition itinérante fut ensuite présentée dans différents diocèses français. Elle eut lieu à Saint-Brieuc en janvier 2008, à la chapelle de la Providence, rue des Lycéens Martyrs.

Cette même année 2008, Pierre de Couëssin faisait paraître un ouvrage sur Eugène Lemoine aux éditions de Guibert : « Eugène Lemoine, Jociste mort à Zöschen« . La préface est signée de Mgr Lucien Fruchaud, à l’époque évêque du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. La postface est rédigée par Mgr Charles Molette, postulateur général de la cause de béatification collective des victimes du décret de persécution nazi du 3 décembre 1943.

Description du fonds conservé aux Archives diocésaines : Le fonds constitué autour de la cause de béatification d’Eugène Lemoine a été versé aux Archives Diocésaines de Saint-Brieuc par le Père Pierre de Couëssin en avril 2017. Il se compose de douze dossiers, celui de la cause de béatification en étant l’ossature (dossier VI), auquel il est nécessaire d’associer le dossier IV qui réunit les témoignages recueillis par Pierre de Couëssin et le dossier VII qui rassemble les écrits d’Eugène Lemoine. Viennent s’ajouter à ce fonds plusieurs ouvrages et brochures imprimées dont s’est nourri Pierre de Couëssin tout au long de ses recherches pour écrire la biographie d’Eugène Lemoine parue en 2008.

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