Retour sur la traversée de la baie
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Traversée de la baie de Saint-Brieuc
Samedi 17 mai 2025, la communauté pastorale de Saint Brieuc, Ploufragan et Notre-Dame de la Baie a invité tous ceux qui le souhaitaient à un après-midi festif composé de différents temps : traversée de la baie de Saint-Brieuc, conférence de Dominique Greiner, célébration de la Parole et soirée fest-noz.
Je vais être votre guide entre les plages du Valais (Saint-Brieuc) et Saint-Guimond (Hillion). C’est le fond de la baie de Saint-Brieuc rythmé par les marées. La traversée va être facile, les conditions sont bonnes, il n’y a pas de danger sinon les 150 premiers mètres où il y a de la vase. Nous n’allons pas traverser n’importe où car il y a des filières. Nous allons traverser la réserve naturelle, il est interdit de faire fuir les oiseaux, ils sont chez eux. Enfin, évitons de marcher à la file indienne car nous allons créer des sables mouvants.
« Soyons des semeurs d’espérance. Nous allons partager ensemble durant cette traversée. Admirons la Création ! », a également souligné Père Pierre Bedfert, curé de la paroisse Notre-Dame de la Baie. « Nous allons cheminer les uns avec les autres. Des prêtres et des diacres sont présents. Les jeunes peuvent se rassembler ensemble pour échanger », a ajouté avant le départ de la marche le Père Pierrick Jégonday, curé de la paroisse Saint Brieuc.

Le cantique des créatures de saint François d’Assise
Ce temps-fort, initié par la communauté pastorale de Saint Brieuc, Ploufragan et Notre-Dame de la Baie, est l’occasion de se pencher à nouveau sur le Cantique des Créatures, également connu sous le nom de Cantique de frère Soleil ou « Laudes Creaturarum » en latin qui date du début du XIIIe siècle. Ce cantique célèbre la création et la vie, louant Dieu pour ses créations Il reflète la théologie personnelle de François d’Assise, qui voyait une fraternité entre l’humanité et la nature. Le texte commence par les mots « Laudato si’ » (Loué sois-tu), qui ont inspiré le titre de l’encyclique du pape François en 2015 sur la sauvegarde de l’environnement.
Témoignages de pèlerins durant la traversée
Marie-Annick : Je n’ai jamais fait la traversée de la baie de Saint-Brieuc, c’est vraiment une expérience pour moi. Et puis la faire en Église permet une démarche différente que seule ou en famille. Là, nous sommes tous en communion, il y a toute une symbolique. Moi qui m’étais un peu éloignée de la foi, j’ai repris des engagements sur la paroisse Notre-Dame de la Baie. Participer à la traversée me permet d’avancer et de rencontrer des gens.
Roland : Je suis là parce que d’abord j’habite au bord de la grève. Je ne la traverse pas souvent, ce n’est que la deuxième fois en 40 ans ! C’est d’abord une belle expérience. Être au contact avec la nature donne une ouverture de cœur, avec le bonheur de se retrouver dans la diversité, ensemble. C’est une ouverture à la fraternité toujours à renouveler. C’est un moment de toute beauté, physique (avec la marche), intellectuel (avec la conférence), et spirituel (avec la célébration de la Parole).
Marie-Bernadette : C’était important pour moi d’être là aujourd’hui parce que nous faisons communauté. La baie de Saint-Brieuc est, à chaque fois, un lieu d’émerveillement. Souvent, même quand je suis seule, je chante le psaume de la Création. Nous ne savons pas la chance que nous avons d’avoir ce paysage si près de nous. Le fait d’être ensemble est l’occasion d’échanges. J’ai fait, par exemple, un covoiturage avec la maman de l’abbé Guillaume de Montgolfier. Il y a des jeunes, des familles… Durant la traversée, nous avons le temps d’aller vers l’autre. Il y a de la solidarité, les personnes qui ont besoin de s’appuyer sur toi pour enlever une paire de chaussures.

Intervention de Dominique Greiner
Religieux assomptionniste et une dizaine d’années rédacteur-en-chef religieux de La Croix, Dominique Greiner est membre du directoire de Bayard depuis septembre 2023. Ce dernier est également enseignant à l’Institut Catholique de Paris en théologie morale. Au terme de la traversée de la baie de Saint-Brieuc, il a donné une conférence sur le thème : « Dans une société fracturée, une Église controversée, dans un monde bousculé, comment vivre l’espérance chrétienne ? »
« Il est vrai qu’il y a de quoi être désespéré mais la foi chrétienne nous donne-t-elle des ressources pour espérer ? Nous devons avoir cette conviction profonde que Dieu nous précède. Au début, le monde n’est pas un monde fracturé. Cette année est extraordinaire car c’est le Jubilé, une invitation de se poser dans le temps de Dieu. Rappelons-nous que nous nous inscrivons dans une histoire longue, c’est une manière de se décentrer. Ce n’est pas nous qui sommes en centre, c’est Dieu, c’est la vie !
« A chaque fois que des chrétiens aident les plus fragiles, cela dit quelque chose de l’espérance. Être des pèlerins d’espérance, c’est rendre compte de l’espérance qui est en nous. Qu’as-tu fait de ton espérance ? L’as-tu dilapidée ou l’as-tu fait fructifier ? L’espérance est un acte de résistance qui maintient un lien avec nos frères, un lien qui nous tourne vers le futur. »
Article de Justine Guilbaud, responsable de la Communication, diocèse 22